Diagnostiquer l'anxiété sociale

Elle peut se développer dès l’âge de deux ans et demi alors que la peur de l’étranger, de l’inconnu, étape normale du développement qu’on observe chez l’enfant vers l’âge de huit mois, aurait dû disparaître.

Ces enfants, très timides, sont dans l’évitement social tout en désirant être aimés et acceptés par autrui.

Toute sollicitation de communication, même simple, peut déclencher des pleurs et un refus du contact visuel. Les enfants sont intéressés et avides de relations sociales, mais ils sont inhibés en présence de l’autre et manquent d’initiative dans les relations sociales.

Les compétences verbales (poser des questions, parler de soi, converser...) sont utilisées presque exclusivement avec les membres de la famille ou les personnes familières ; dans une situation particulièrement anxiogène (par exemple lorsqu’il y a des invités à la maison), ces enfants peuvent se révéler incapables de parler, voire mutiques.

Chez le petit enfant, les comportements phobiques (de peur) ont un caractère global (refus de communiquer) ; chez l’enfant plus grand, l’embarras, la gêne sociale, la timidité s’expriment par une difficulté à obtenir un contact visuel.

Jusqu’à l’âge de 5 ans, l’enfant très timide ne montre pas de prise de conscience sociale des pairs et n’essaye pas d’entrer en interaction. L’enfant n’est pas capable d’amorcer des amitiés avec des pairs qu’il observe de loin, bien qu’il puisse établir un rapport d’amitié avec des adultes familiers.

Entre 6 et 8 ans, l’enfant peut participer à des activités avec ses pairs, avec le soutien et les directives d’un adulte. Il n’a pas d’amis dans des cadres structurés (école, club de loisirs...) et se sent anxieux, exclu, triste.

Entre 9 et 11 ans, il peut entrer en interaction avec quelques pairs dans des contextes structurés (école, colonie de vacances, séjour linguistique, centre de loisirs...), mais n’engage pas facilement de contact avec de nouveaux enfants dans des contextes informels. Il se considère comme « une roue de secours » pour les autres « quand il n’y a personne de mieux qui est disponible ».


Anxiété sociale et scolarité

L’inhibition sociale compromet fréquemment le fonctionnement scolaire : ces enfants participent rarement en classe, manquent de confiance en eux-mêmes, ne s’affirment pas. Ils peuvent parvenir à se faire un ou deux amis, vus en dehors du contexte scolaire, mais ils n’amorcent pas facilement de nouvelles amitiés.

Ils réagissent avec anxiété aux situations sociales (entrer dans une salle de classe où d’autres jeunes sont déjà assis, parler à haute voix dans une salle d’attente...) et à l’interaction sociale (personne inconnue, téléphoner pour demander un renseignement...).  

Dans certains cas, l’anxiété sociale peut entraîner un refus scolaire anxieux ou phobie scolaire.


Traiter l'anxiété sociale

Le traitement de l'anxiété sociale a pour objectif de cerner les difficultés propres à la personne qui en souffre puis de l'aider à les surmonter progressivement. Par exemple, on s'attache à faire la distinction entre la personne qui a des difficultés à approcher l'autre la première fois et celui qui établit des relations sociales sans difficulté mais est bloqué quand il s'agit de se revoir une deuxième fois.

Deux modes de thérapie comportementale de l'anxiété sociale existent: la thérapie de groupe et la thérapie individuelle; chacune a ses avantages et faiblesses en comparaison à l'autre.

Le but est de faire reprendre confiance en soi à la personne qui souffre d'anxiété sociale, de lui apprendre à mieux analyser les situations (arrêter de penser que les autres ont toujours quelque chose de bien plus intéressant à dire), de lui apprendre les habiletés sociales dont elle manquerait.